"Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
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"Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
Jean Ziegler : "Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
le 05.11.10
-Selon vous, l’Algérie a échappé à la mainmise du capitalisme mondial. Comment ?
Je suis frappé de la permanence des principes en Algérie contenus dans
la plateforme de la Soumam de 1956. Ces mêmes principes se retrouvent
dans la politique étrangère algérienne : universalité, Etat solidaire,
justice sociale, souveraineté, etc. L’Algérie est la principale
puissance en Afrique du Nord. Lancer un plan de 240 milliards d’euros
sur quatre ans en est un signe. Cette puissance est mise au service de
la souveraineté. L’Algérie est pratiquement le seul pays d’Afrique qui
maîtrise l’investissement étranger avec la règle du 51/49 contenu dans
son code. Il y a également le contrôle strict sur le transfert des
profits.
L’Algérie a trouvé là le moyen de négocier avec les multinationales,
avec les maîtres du monde et les maîtriser. Ces firmes ne cherchent
qu’à maximiser les profits. Nestlé n’est pas la Croix-Rouge ! Je vis
dans le cœur du monstre à Genève au milieu de ces multinationales et je
sais de quoi je parle. Au Nigeria, Esso et Texaco dictent leurs lois.
L’Algérie est le onzième producteur de pétrole membre de l’OPEP. Le
Nigeria produit plus. Prenez ces deux exemples. Le Nigeria, le pays le
plus peuplé d’Afrique et qui sort 2,2 millions de barils de pétrole par
jour, est sous les ordres des multinationales.
En Algérie, Sonatrach dicte sa loi aux firmes pétrolières étrangères
pour travailler. Donc, il y a une notion de souveraineté totale. Au
Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Algérie joue un grand rôle en
présidant le groupe afro-arabe. Les diplomates algériens donnent le ton
au sein de ce groupe en défendant les intérêts des pays du Sud.
Bouteflika, qui a été ministre des Affaires étrangères, est l’un des
hommes d’Etat du tiers monde qui a une parfaite connaissance des
mécanismes compliqués du système onusien. Driss Djazaïri, Mohamed Salah
Dembri et Lakhdar Ibrahimi sont des diplomates connus
-Pour revenir sur les mesures sur l’investissement, des pays
européens, tels que la France et l’Allemagne, ont critiqué ces
dispositions…
Les multinationales veulent avoir le champ libre. Elles ne l’ont pas en
Algérie. L’actuelle classe dirigeante française n’a jamais pardonné
l’indépendance de l’Algérie. On ne se rend pas compte encore du
traumatisme causé aux Européens. Il y avait la défaite de Diên Biên
Phu, mais le Viêtnam est loin de leur monde. Le Maghreb est dans le
même monde, et c’est là que ces Européens ont été radicalement
contestés. La victoire de l’Algérie a ouvert la voie à la
décolonisation en Afrique.
-L’instabilité au Sahel n’aide-t-elle pas les anciens empires à se réveiller ?
La situation au Sahel est dangereuse. L’Algérie est effectivement
indépendante et montre l’exemple. L’Algérie ne fait pas partie de la
francophonie. Souverain donc, ce pays doit être saboté. Je ne sais pas
qui finance El Qaîda et qui est derrière. Mais il me semble évident
qu’il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie. Al Qaîda
est au cœur du Sahel. Qui sait, demain ils iront attaquer les champs
pétroliers de Hassi Messaoud…
-Ces groupes sont-ils manipulés ?
Je le pense oui. Sociologiquement, il existe un terreau avec
l’appauvrissement des Touareg, le racisme noir contre les Touareg, etc.
Les gouvernements n’ont pas tenu leurs promesses, la misère est
toujours là. Ces groupes se financent par les rançons payées contre la
libération des otages. Les Européens négocient et payent. Pour
l’Algérie, cela crée des problèmes puisque ces groupes ont plus de
possibilités de s’armer. Si vous payez 5 millions d’euros pour les
otages, comme l’ont fait les Espagnols, cela devient un commerce
alimenté par les Européens (…) La Suisse refuse d’extrader les
islamistes recherchés par mandat international parce qu’elle ne veut
pas provoquer ceux qui ont déposé des fonds dans les banques.
L’économie suisse dépend énormément des banques. La Suisse est le
deuxième pays le plus riche de la planète avec le revenu par habitant.
Ce pays, qui n’a pas de matière première, vit de l’argent d’autrui (…)
Je n’ai pas les moyens de confirmer que l’Occident finance les groupes
terroristes, mais je peux dire que certaines puissances occidentales ne
seront pas mécontentes d’affaiblir l’Algérie. L’Algérie, dans tous les
pays du Sud, est une épine, un pays qu’on ne peut pas mettre à genoux.
C’est «le mauvais» exemple pour les autres. Imaginez que demain le
Niger reprenne les gisements d’uranium au groupe nucléaire français
Areva et crée une Sonatrach nigérienne. Cela va provoquer une explosion
en France des prix de l’électricité, car pour l’instant, la France ne
paye presque rien. Le président Tandja, qui voulait multiplier les
investissements chinois et indiens, a été écarté.
le 05.11.10
-Selon vous, l’Algérie a échappé à la mainmise du capitalisme mondial. Comment ?
Je suis frappé de la permanence des principes en Algérie contenus dans
la plateforme de la Soumam de 1956. Ces mêmes principes se retrouvent
dans la politique étrangère algérienne : universalité, Etat solidaire,
justice sociale, souveraineté, etc. L’Algérie est la principale
puissance en Afrique du Nord. Lancer un plan de 240 milliards d’euros
sur quatre ans en est un signe. Cette puissance est mise au service de
la souveraineté. L’Algérie est pratiquement le seul pays d’Afrique qui
maîtrise l’investissement étranger avec la règle du 51/49 contenu dans
son code. Il y a également le contrôle strict sur le transfert des
profits.
L’Algérie a trouvé là le moyen de négocier avec les multinationales,
avec les maîtres du monde et les maîtriser. Ces firmes ne cherchent
qu’à maximiser les profits. Nestlé n’est pas la Croix-Rouge ! Je vis
dans le cœur du monstre à Genève au milieu de ces multinationales et je
sais de quoi je parle. Au Nigeria, Esso et Texaco dictent leurs lois.
L’Algérie est le onzième producteur de pétrole membre de l’OPEP. Le
Nigeria produit plus. Prenez ces deux exemples. Le Nigeria, le pays le
plus peuplé d’Afrique et qui sort 2,2 millions de barils de pétrole par
jour, est sous les ordres des multinationales.
En Algérie, Sonatrach dicte sa loi aux firmes pétrolières étrangères
pour travailler. Donc, il y a une notion de souveraineté totale. Au
Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Algérie joue un grand rôle en
présidant le groupe afro-arabe. Les diplomates algériens donnent le ton
au sein de ce groupe en défendant les intérêts des pays du Sud.
Bouteflika, qui a été ministre des Affaires étrangères, est l’un des
hommes d’Etat du tiers monde qui a une parfaite connaissance des
mécanismes compliqués du système onusien. Driss Djazaïri, Mohamed Salah
Dembri et Lakhdar Ibrahimi sont des diplomates connus
-Pour revenir sur les mesures sur l’investissement, des pays
européens, tels que la France et l’Allemagne, ont critiqué ces
dispositions…
Les multinationales veulent avoir le champ libre. Elles ne l’ont pas en
Algérie. L’actuelle classe dirigeante française n’a jamais pardonné
l’indépendance de l’Algérie. On ne se rend pas compte encore du
traumatisme causé aux Européens. Il y avait la défaite de Diên Biên
Phu, mais le Viêtnam est loin de leur monde. Le Maghreb est dans le
même monde, et c’est là que ces Européens ont été radicalement
contestés. La victoire de l’Algérie a ouvert la voie à la
décolonisation en Afrique.
-L’instabilité au Sahel n’aide-t-elle pas les anciens empires à se réveiller ?
La situation au Sahel est dangereuse. L’Algérie est effectivement
indépendante et montre l’exemple. L’Algérie ne fait pas partie de la
francophonie. Souverain donc, ce pays doit être saboté. Je ne sais pas
qui finance El Qaîda et qui est derrière. Mais il me semble évident
qu’il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie. Al Qaîda
est au cœur du Sahel. Qui sait, demain ils iront attaquer les champs
pétroliers de Hassi Messaoud…
-Ces groupes sont-ils manipulés ?
Je le pense oui. Sociologiquement, il existe un terreau avec
l’appauvrissement des Touareg, le racisme noir contre les Touareg, etc.
Les gouvernements n’ont pas tenu leurs promesses, la misère est
toujours là. Ces groupes se financent par les rançons payées contre la
libération des otages. Les Européens négocient et payent. Pour
l’Algérie, cela crée des problèmes puisque ces groupes ont plus de
possibilités de s’armer. Si vous payez 5 millions d’euros pour les
otages, comme l’ont fait les Espagnols, cela devient un commerce
alimenté par les Européens (…) La Suisse refuse d’extrader les
islamistes recherchés par mandat international parce qu’elle ne veut
pas provoquer ceux qui ont déposé des fonds dans les banques.
L’économie suisse dépend énormément des banques. La Suisse est le
deuxième pays le plus riche de la planète avec le revenu par habitant.
Ce pays, qui n’a pas de matière première, vit de l’argent d’autrui (…)
Je n’ai pas les moyens de confirmer que l’Occident finance les groupes
terroristes, mais je peux dire que certaines puissances occidentales ne
seront pas mécontentes d’affaiblir l’Algérie. L’Algérie, dans tous les
pays du Sud, est une épine, un pays qu’on ne peut pas mettre à genoux.
C’est «le mauvais» exemple pour les autres. Imaginez que demain le
Niger reprenne les gisements d’uranium au groupe nucléaire français
Areva et crée une Sonatrach nigérienne. Cela va provoquer une explosion
en France des prix de l’électricité, car pour l’instant, la France ne
paye presque rien. Le président Tandja, qui voulait multiplier les
investissements chinois et indiens, a été écarté.
Re: "Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
-Le Maghreb uni en tant qu’entité économique n’est-il pas une menace pour l’Union européenne (UE) ?
Non. L’UE est constituée de 27 pays, de 400 millions de consommateurs
et de 11 000 milliards de dollars de produit intérieur brut (PIB). L’UE
est une grande puissance économique qui habilement a associé les pays
du Maghreb avec des accords et a créé un marché élargi. Avec le
problème du Sahara occidental, le Maghreb uni, une idée merveilleuse,
n’est pas possible. La Libye et l’Egypte posent aussi problème. Comme
pour l’UE, les pays doivent créer un minimum commun, avoir des buts
politiques et structures économiques communs…
-En Algérie, il y un dossier de corruption lié à Sonatrach. Pourquoi la corruption est fort présente dans les pays pétroliers ?
Pourquoi les Algériens seraient des anges !? A Genève, il existe une
corruption incroyable, pourtant c’est une démocratie. Il s’agit de
spéculations immobilières et les fausses factures. Partout où il y a de
l’argent, il y a beaucoup de tentations. Les banquiers suisses ont pour
la plupart des banques off shore aux îles Caïman pour échapper au fisc
-Des experts parlent de «malédiction du pétrole». Le Nigeria en est le parfait exemple…
Je mets l’Algérie à part. Il est faut dire qu’il n’existe pas de
développement dans ce pays. Il y a des logements et des infrastructures
qui sont en construction. Certes, il y a des problèmes sociaux, mais il
y a un investissement public, pas spéculatif privé, qui est
impressionnant. Je ne suis pas venu depuis huit ans en Algérie et je
constate qu’il y a un développement infrastructurel remarquable. Au
Nigeria, des dictatures militaires se succèdent. Dans l’index du
développement humain du PNUD, le Nigeria est en bas du tableau, alors
que c’est le huitième producteur mondial du pétrole. Il faut peut-être
renforcer le contrôle sur les dépenses publiques, mais on m’a dit que
le président Bouteflika auditionne chaque année les ministres sur les
projets. Cela n’existe pas au Nigeria ou au Soudan. Aux Algériens de
savoir si de telles méthodes sont efficaces ou pas.
-L’absence de démocratie et de libertés n’aide-t-il pas le maintien des systèmes comme au Nigeria ?
Mis à part l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria et
l’Ethiopie, la majorité des 53 pays en Afrique vivent la misère sur le
plan économique, surendettés et dirigés par des élites faibles. Dans
ces pays, la construction nationale, durant les 50 dernières années, a
été déficiente. Selon le FAO, 81 millions d’Africains étaient
sous-alimentés en 1975. En 2005, ils étaient 202 millions d’Africains à
être dans cette situation. La faim explose en Afrique. L’hypocrisie des
Européens est totale. Ils pratiquent le dumping agricole en Afrique.
Les surplus sont déversés sur les marchés de Niamey, Bamako, Dakar et
d’ailleurs, et plus loin, le paysan africain s’épuise au travail et n’a
aucune chance d’avoir un revenu normal parce qu’au marché, la ménagère
peut acheter des légumes ou du poulet espagnols, grecs ou français à
moitié prix des produits locaux. Les règles de l’OMC fonctionnent selon
les intérêts des multinationales. L’OMC est une entreprise de
désarmement économique des pays du tiers monde. Ce dumping empêche les
pays agricoles africains, qui constituent les deux tiers du continent,
d’acquérir le minimum vital qui permet ensuite le développement de la
démocratie. Brecht a dit : «L’affamé ne peut pas manger un bulletin de
vote.» De l’autre côté, les Occidentaux se plaignent de l’absence de
démocratie et des atteintes aux droits de l’homme en Afrique noire,
alors que absence de démocratique est le résultat de la surexploitation
économique pratiquée par ce même Occident. ..
-Quelles leçons peut-on retenir de la dernière crise financière internationale ?
Le 22 octobre 2008, les 15 chefs d’Etat des pays de la zone euro se
sont réunis à Paris et ont décidé de libérer 1700 milliards d’euros
pour remobiliser le crédit interbancaire et pour augmenter de 3 à 5% le
plancher d’auto- financement des banques. C’est une somme énorme
utilisée pour sauver les bandits de la finance ! Des bandits qui ont
engagé des spéculations de plus en plus risquées afin d’augmenter leurs
bonus. Ce banditisme a été donc honoré par les gouvernements. En
Suisse, l’UBS est devenue tellement puissante qu’il était impossible
pour le gouvernement de la laisser tomber en faillite.
Non. L’UE est constituée de 27 pays, de 400 millions de consommateurs
et de 11 000 milliards de dollars de produit intérieur brut (PIB). L’UE
est une grande puissance économique qui habilement a associé les pays
du Maghreb avec des accords et a créé un marché élargi. Avec le
problème du Sahara occidental, le Maghreb uni, une idée merveilleuse,
n’est pas possible. La Libye et l’Egypte posent aussi problème. Comme
pour l’UE, les pays doivent créer un minimum commun, avoir des buts
politiques et structures économiques communs…
-En Algérie, il y un dossier de corruption lié à Sonatrach. Pourquoi la corruption est fort présente dans les pays pétroliers ?
Pourquoi les Algériens seraient des anges !? A Genève, il existe une
corruption incroyable, pourtant c’est une démocratie. Il s’agit de
spéculations immobilières et les fausses factures. Partout où il y a de
l’argent, il y a beaucoup de tentations. Les banquiers suisses ont pour
la plupart des banques off shore aux îles Caïman pour échapper au fisc
-Des experts parlent de «malédiction du pétrole». Le Nigeria en est le parfait exemple…
Je mets l’Algérie à part. Il est faut dire qu’il n’existe pas de
développement dans ce pays. Il y a des logements et des infrastructures
qui sont en construction. Certes, il y a des problèmes sociaux, mais il
y a un investissement public, pas spéculatif privé, qui est
impressionnant. Je ne suis pas venu depuis huit ans en Algérie et je
constate qu’il y a un développement infrastructurel remarquable. Au
Nigeria, des dictatures militaires se succèdent. Dans l’index du
développement humain du PNUD, le Nigeria est en bas du tableau, alors
que c’est le huitième producteur mondial du pétrole. Il faut peut-être
renforcer le contrôle sur les dépenses publiques, mais on m’a dit que
le président Bouteflika auditionne chaque année les ministres sur les
projets. Cela n’existe pas au Nigeria ou au Soudan. Aux Algériens de
savoir si de telles méthodes sont efficaces ou pas.
-L’absence de démocratie et de libertés n’aide-t-il pas le maintien des systèmes comme au Nigeria ?
Mis à part l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria et
l’Ethiopie, la majorité des 53 pays en Afrique vivent la misère sur le
plan économique, surendettés et dirigés par des élites faibles. Dans
ces pays, la construction nationale, durant les 50 dernières années, a
été déficiente. Selon le FAO, 81 millions d’Africains étaient
sous-alimentés en 1975. En 2005, ils étaient 202 millions d’Africains à
être dans cette situation. La faim explose en Afrique. L’hypocrisie des
Européens est totale. Ils pratiquent le dumping agricole en Afrique.
Les surplus sont déversés sur les marchés de Niamey, Bamako, Dakar et
d’ailleurs, et plus loin, le paysan africain s’épuise au travail et n’a
aucune chance d’avoir un revenu normal parce qu’au marché, la ménagère
peut acheter des légumes ou du poulet espagnols, grecs ou français à
moitié prix des produits locaux. Les règles de l’OMC fonctionnent selon
les intérêts des multinationales. L’OMC est une entreprise de
désarmement économique des pays du tiers monde. Ce dumping empêche les
pays agricoles africains, qui constituent les deux tiers du continent,
d’acquérir le minimum vital qui permet ensuite le développement de la
démocratie. Brecht a dit : «L’affamé ne peut pas manger un bulletin de
vote.» De l’autre côté, les Occidentaux se plaignent de l’absence de
démocratie et des atteintes aux droits de l’homme en Afrique noire,
alors que absence de démocratique est le résultat de la surexploitation
économique pratiquée par ce même Occident. ..
-Quelles leçons peut-on retenir de la dernière crise financière internationale ?
Le 22 octobre 2008, les 15 chefs d’Etat des pays de la zone euro se
sont réunis à Paris et ont décidé de libérer 1700 milliards d’euros
pour remobiliser le crédit interbancaire et pour augmenter de 3 à 5% le
plancher d’auto- financement des banques. C’est une somme énorme
utilisée pour sauver les bandits de la finance ! Des bandits qui ont
engagé des spéculations de plus en plus risquées afin d’augmenter leurs
bonus. Ce banditisme a été donc honoré par les gouvernements. En
Suisse, l’UBS est devenue tellement puissante qu’il était impossible
pour le gouvernement de la laisser tomber en faillite.
Re: "Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
Le contribuable a donc payé pour ces opérations de sauvetage. Et ça
continue, comme avant. Aujourd’hui, ils continuent à spéculer avec
l’argent du contribuable. En Europe et aux Etats-Unis, les
gouvernements ont été incapables d’exproprier les banques et d’abolir
les bonus. On attend la prochaine crise ! Le Programme alimentaire
mondiale (PAM) a perdu la moitié de son budget parce que les pays
industriels ont arrêté leurs cotisations pour donner l’argent aux
banquiers. Les repas scolaires ont été supprimés dans plusieurs pays
par le PAM. Au Bangladesh, c’est une véritable catastrophe.
Les spéculateurs de Wall Street sont des assassins. Ils font mourir des
gens dans le tiers monde. «Quand les riches maigrissent, les pauvres
meurent», a dit un écrivain français. Selon la banque mondiale, 162
millions de personnes dans le monde se sont ajoutées à celles qui
souffrent de la faim en raison de la crise financière mondiale. Il faut
créer un tribunal de Nuremberg (crime contre l’humanité, ndlr) pour les
bandits bancaires.
-Existe-t-il un lien entre cette crise financière et la multiplication des conflits actuellement ?
L’Amérique est la première puissance économique. Presque 25% des biens
industriels fabriqués dans le monde sont l’œuvre des Américains, alors
qu’ils ne sont que 300 millions. La matière première de cette
formidable machine industrielle est le pétrole. Elle utilise 20
millions de barils de pétrole par jour, alors que la production
mondiale est de 85 millions de barils par jour. Huit de ces 20 millions
de barils sont produits entre l’Alaska et le Texas, le resté est
importé de régions dangereuses, telles que le Delta du Niger, l’Asie
centrale, le Moyen-Orient. Cela force les Américains à maintenir la
plus gigantesque armada que le monde n’a jamais connue. Donald
Rumesfeld (ancien secrétaire à la Défense, ndlr) avait dit que les
Etats-Unis doivent être capables de mener quatre guerres en même temps.
Les Etats-Unis soutiennent Israël pour contrôler le monde arabe et
l’Iran. Si l’Arabie Saoudite, principal fournisseur des Etats-Unis en
hydrocarbures, change de stratégie, il sera ciblé par Israël. La guerre
D’Irak est une guerre du pétrole. L’Irak a les deuxièmes réserves de
pétrole au monde avec 13 milliards de barils avec une faible teneur en
souffre. Les pipes lines entre la mer Noire et l’océan Indien passent
par l’Afghanistan. La guerre d’Afghanistan a également une motivation
économique directe. Marx disait que «le capitalisme porte en lui la
guerre, comme le nuage porte l’orage». Il y a une logique
contraignante, si vous dépendez du pétrole étranger, vous devriez
assurer et contrôler les sources d’approvisionnement.
-Avez-vous des projets d’écriture ?
Tout ce dont je vous parle ici fait l’objet d’un livre que j’ai écrit,
La Franceidentitaire, pour lequel je cherche un éditeur. Pour la
première fois en 25 ans de publication, j’éprouve des difficultés à
publier pareil ouvrage sur la montée de l’islamophobie en France. Je ne
sais pas pourquoi. Il paraît que c’est la crise...
continue, comme avant. Aujourd’hui, ils continuent à spéculer avec
l’argent du contribuable. En Europe et aux Etats-Unis, les
gouvernements ont été incapables d’exproprier les banques et d’abolir
les bonus. On attend la prochaine crise ! Le Programme alimentaire
mondiale (PAM) a perdu la moitié de son budget parce que les pays
industriels ont arrêté leurs cotisations pour donner l’argent aux
banquiers. Les repas scolaires ont été supprimés dans plusieurs pays
par le PAM. Au Bangladesh, c’est une véritable catastrophe.
Les spéculateurs de Wall Street sont des assassins. Ils font mourir des
gens dans le tiers monde. «Quand les riches maigrissent, les pauvres
meurent», a dit un écrivain français. Selon la banque mondiale, 162
millions de personnes dans le monde se sont ajoutées à celles qui
souffrent de la faim en raison de la crise financière mondiale. Il faut
créer un tribunal de Nuremberg (crime contre l’humanité, ndlr) pour les
bandits bancaires.
-Existe-t-il un lien entre cette crise financière et la multiplication des conflits actuellement ?
L’Amérique est la première puissance économique. Presque 25% des biens
industriels fabriqués dans le monde sont l’œuvre des Américains, alors
qu’ils ne sont que 300 millions. La matière première de cette
formidable machine industrielle est le pétrole. Elle utilise 20
millions de barils de pétrole par jour, alors que la production
mondiale est de 85 millions de barils par jour. Huit de ces 20 millions
de barils sont produits entre l’Alaska et le Texas, le resté est
importé de régions dangereuses, telles que le Delta du Niger, l’Asie
centrale, le Moyen-Orient. Cela force les Américains à maintenir la
plus gigantesque armada que le monde n’a jamais connue. Donald
Rumesfeld (ancien secrétaire à la Défense, ndlr) avait dit que les
Etats-Unis doivent être capables de mener quatre guerres en même temps.
Les Etats-Unis soutiennent Israël pour contrôler le monde arabe et
l’Iran. Si l’Arabie Saoudite, principal fournisseur des Etats-Unis en
hydrocarbures, change de stratégie, il sera ciblé par Israël. La guerre
D’Irak est une guerre du pétrole. L’Irak a les deuxièmes réserves de
pétrole au monde avec 13 milliards de barils avec une faible teneur en
souffre. Les pipes lines entre la mer Noire et l’océan Indien passent
par l’Afghanistan. La guerre d’Afghanistan a également une motivation
économique directe. Marx disait que «le capitalisme porte en lui la
guerre, comme le nuage porte l’orage». Il y a une logique
contraignante, si vous dépendez du pétrole étranger, vous devriez
assurer et contrôler les sources d’approvisionnement.
-Avez-vous des projets d’écriture ?
Tout ce dont je vous parle ici fait l’objet d’un livre que j’ai écrit,
La Franceidentitaire, pour lequel je cherche un éditeur. Pour la
première fois en 25 ans de publication, j’éprouve des difficultés à
publier pareil ouvrage sur la montée de l’islamophobie en France. Je ne
sais pas pourquoi. Il paraît que c’est la crise...
Re: "Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie"
Jean Ziegler, né le 19 avril 1934 en Suisse, est un homme politique,
sociologue et écrivain. Il fut le rapporteur spécial pour le droit à
l’alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’ONU de 2000 à
2008. Il est actuellement membre du comité consultatif du Conseil des
droits de l’homme des Nations unies. Il est l’auteur de plusieurs
livres sur la mondialisation et sur ce qu’il considère être des crimes
commis au nom de la finance mondiale et du capitalisme.
Fayçal Métaoui
elwatan.com
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